La femme qui fuit


Titre: La femme qui fuit
Éditeur: Éditions du Marchand de feuille
Pages: 378
Parution: septembre 2015
Genre: Littérature québécoise

Résumé

Anaïs Barbeau-Lavalette n'a pas connu la mère de sa mère. De sa vie, elle ne savait que très peu de choses. Cette femme s'appelait Suzanne. En 1948, elle est aux côtés de Borduas, Gauvreau et Riopelle quand ils signent le Refus Global. Avec Barbeau, elle fonde une famille. Mais très tôt, elle abandonne ses deux enfants. Pour toujours. Afin de remonter le cours de la vie de cette femme à la fois révoltée et révoltante, l'auteur a engagé une détective privée. Les petites et grandes découvertes n'allaient pas tarder.

Ce que Geneviève en pense...

Anaïs Barbeau-Lavalette a un grand-père célèbre et une grand-mère absente. Elle a voulu se sauver de quoi? Après la lecture du roman, j'ai le gout de répondre d'elle-même, mais cela s'est traduit d'abord par le départ définitif du nid familial (seule sa jeune sœur semble avoir conservé un minimum de contacts), de son mari, des ses enfants, de ses amis et de ses amants. Elle ne se posait jamais et avait du mal à créer des liens, à entrer en relation. D'ailleurs, l'auteure l'illustre bien lorsqu'elle parle des valises que sa grand-mère ne défaisait jamais.

C'est un travail de moine que Barbeau-Lavalette a entrepris pour retracer la vie de cette femme fantôme. Afin de saisir sa personnalité et repasser sur ses pas, elle a dû convaincre sa famille du bien fondé de son projet, engager une détective privée et rencontrer les observateurs de cette vie complexe.

Pour rendre son récit, l'auteure a choisi le monologue. Un long monologue qui s'adresse à cette femme inaccessible. Un monologue poignant où l'amour et la colère valsent avec l'incompréhension. Les chapitres très courts aident à saisir toute l'émotivité de la démarche et lorsqu'on sent un ton accusateur, on ne peut que compatir et comprendre l'origine de ce sentiment. Sa prose est imagée et rend la lecture encore plus intense.

La femme qui fuit est un livre qui fait mal à lire. J'ai d'ailleurs dû le déposer à quelques reprises afin de pouvoir prendre mon souffle. Mon cœur de mère ne pouvait que s'insurger et l'envie de hurler m'a prise à quelques reprises. Mais par moments, je me surprenais à voir percer une pointe d'empathie pour cette vie dure et aride.

Il s'agit là d'une lecture à faire absolument. Un livre qui risque d'être étudié fort longtemps. 









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