Naufrage


Auteur: Biz
Éditeur: Léméac Éditeur
Pages: 136
Parution: 18 janvier 2016
Genres littéraires: Roman québécois

Résumé

Frédérick forme un couple heureux avec Marieke. Ensemble, ils ont un fils, Nestor, qui fait leur joie. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si Fred, analyste au module Analyse et statistique du ministère des Structures, n’avait pas soudain été muté aux Archives, ce qui équivaut, il le constate rapidement, à un tablettage en règle... 

Comment peut-on accomplir quoi que ce soit aux Archives, où personne ne semble travailler, sans avoir un code pour utiliser son ordinateur ? Comment peut-on rester sain d’esprit dans ces méandres bureaucratiques qui nient la valeur de l’individu ? Comment demeurer équilibré quand le tapis se dérobe sous vos pieds ?

Pendant quelque temps, Fred tente de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Être payé à se tourner les pouces durant huit heures, est-ce un si terrible sort ? C’est un des vices de notre lâcheté collective que de nous pousser à tolérer une telle situation... Pourquoi donc ne pas en profiter ?

Mais l’homme est cultivé, opiniâtre. Il porte un grand intérêt à l’histoire et à la politique. Il a une passion pour le social, et sa vie de mari et de père ne prend son véritable sens que conjuguée à un rôle actif dans la société.

Alors tout en lui proteste... Il sent que sa seule planche de salut serait de se faire le chevalier d’une efficacité renouvelée, d’un nouvel ordre bureaucratique.

Un matin, ivre de cette possibilité, il part reconduire son fils à la garderie et s’imagine déjà devenir justicier, espionner, documenter l’incroyable incurie qui règne aux Archives. Et puis il y a les animateurs de Radio X qui alimentent sa rage en pourfendant le laisser-faire, la paresse des fonctionnaires, l’ineptie gouvernementale. Lui, Frédérick, à défaut de travailler, pourrait se rendre utile en dénonçant une situation qu’il connaît bien !

Et il l’aurait fait ce jour-là, tout entier préoccupé qu’il était à planifier sa sortie publique, si seulement n’était pas survenu le naufrage annoncé...

Dès lors, tout se détricote. 

C’est la chute, c’est l’horreur au quotidien.

Ce sont les pages de la douleur, précises, chirurgicales. 

Avec sa verve habituelle, Biz nous donne une gifle et une leçon de compassion.


Ce que Brigitte en pense

Ce roman fait mal. Mal par en dedans, mal de vivre, mal partout. Il fait tout simplement mal. Point. Cette douleur doit être atroce pour un parent. Douleur que je ne voudrais, ô grand jamais, avoir à vivre.

Il y a plusieurs mois, j’étais dans la voiture pour me rendre au bureau et j’écoutais une entrevue que Biz accordait à Paul Arcand, concernant son livre Naufrage. J’avais le motton et les yeux tout pleins d’eau en l’écoutant. Je voulais en savoir un peu plus à propos de ce qu’il racontait. 

J’ai lu ce livre très rapidement. Ce n’est pas un livre que l’on aime lire (pour la simple raison qu’il n’est pas facile à lire, car l’histoire est très douloureuse) mais on le lit quand même, et vite, car on veut savoir comment Frédérick vit cette situation. L’auteur arrive à merveille à nous imprégner du personnage. On vit avec lui sa peine et son cauchemar. Les émotions sont tellement bien ressenties que l’on est à se demander si l’auteur n’a pas vécu lui-même cette situation. Mais en faisant des recherches sur Internet, on découvre que cette histoire part d’un fait-divers survenu à Montréal il y a quelques années. 

J’ai adoré la plume de Biz. L’écriture est fluide, l’auteur ne s’embarrasse pas de descriptions inutiles. Il nous amène au vif du sujet rapidement. Mais le plus important est qu’il arrive à captiver notre attention dès le départ et il sait la garder jusqu’au dernier mot.



Veuillez noter que cette chronique est également en ligne sur le blog Bookivores, avec mon autorisation.

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